EMILE MARTINIE et la windsurfer
Emile Martinie est une personnalité dans le monde de la voile. Discret malgré sa voix de ténor, d’une humilité qui n’a d’égal que sa capacité à tirer les bons bords, le jeune Breton aux 60 printemps possède un palmarès aussi costaud que son athlétique silhouette.
Jamais avares de bons mots et d’un humour que sa plume ne trahit jamais, Emile ferait un excellent Président de Club ou de Classe tant il est attentif aux autres et ne lâche jamais prise.
La mer et la régate, c’est quoi pour toi ?
Je suis tombé dedans quand j’étais petit car mon père était Capitaine au long cours. J'ai commencé en caisse à savon, le fameux Optimist à bord duquel j'ai eu quelques résultats plutôt corrects : champion de France, champion d'Europe et enfin dans le top 5 mondial, donc c'était plutôt prometteur.
La voie suivante c'était normalement le dériveur et là, au grand dam de mes entraîneurs, je suis parti rejoindre mon frère, mes cousins Borde et toute la bande de Larmor Plage en planche à voile. J’en ai fait pendant quatre ans seulement car j'ai dû m'arrêter pour faire des études. J’ai eu quelques résultats avec un titre de champion de France et une place de quatrième au mondial en 82 en Open. Après, j'ai enchaîné en bateau avec des Tours de France à la Voile, des Ton Cup ou encore l'Admiral’s Cup comme barreur ou tacticien et aussi un peu de Laser tout en continuant à faire un peu de Fun et de Kite.
Comment es-tu revenu à la Windsurfer ?
Le hasard a bien fait les choses puisqu'il y a deux ans, on a entendu parler du renouveau de la classe Windsurfer. Au début ça me branchait assez peu, je trouvais que c'était du réchauffé mais force est de constater que c'est un plat réchauffé de grande qualité. Je trouve ça absolument génial et je trouve qu'on a une chance de dingue de pouvoir refaire des régates 40 ans plus tard avec des amis qui ont à peine changé. Il y a un super niveau et une super ambiance. J’espère qu'on va pouvoir continuer pendant quelques années avant de rentrer définitivement à l'EHPAD.
Comment as-tu réussi à combiner ta vie professionnelle et ta passion ?
J’ai toujours bossé dans l'informatique, essentiellement à Paris. Et pour naviguer, ce n'est pas évident mais en venant assez souvent en Bretagne, j’ai gardé le contact. Et on a trouvé, à côté de Paris, une mare à canard, en l'occurrence l'étang de Saint-Quentin, où on a fait du Laser pendant 20 ans, avec certains planchistes comme Hervé Borde, Thierry Eude, Gildas Guillerot ou Frédéric Gautier.
Aujourd'hui, tu es dans les meilleurs Français en mi-lourd. Quelles sont tes voies de progression et d'amélioration ?
Elles sont essentiellement techniques car j’ai un petit déficit de vitesse au près et sur les bords de portant un peu serré par rapport aux trois premiers. Il n'y a pas de secret, c'est de l'entraînement, de l'entraînement et de l'entraînement. En terminant 8 ème ce championnat du Monde en Espagne, je considère que je suis à ma place. Je ne me suis pas assez entraîné pour prétendre jouer avec les 3 ou 4 premiers.
Tu habites à Portivy, dans la presqu’ile de Quiberon. Comment t'entraînes-tu ?
C’est à la fois super, parce que je suis à 30 mètres de l'eau, donc je peux m'entraîner absolument n'importe quand, mais l'inconvénient c'est que je suis tout seul, donc forcément quand tu es tout seul, tu as toujours l'impression d'avancer très vite. Du coup je vais de temps en temps à Larmor Plage ou dans la baie de Quiberon naviguer avec Jean-Philippe Delapierre mais force est de constater que je me suis pas assez frotté aux autres. C'est ce qu'il va falloir faire pour progresser avec la bande de Larmor qui est assez performante. Ils tournent bien avec Cyril Dardashti, Marc Querrien, les frères Borde, Jean-Michel Pautrec et Gildas Guillerot.
As-tu des suggestions d'amélioration dans l'organisation des courses, de la Classe Windsurfer France ?
Je trouve que tous les gens qui organisent, qui s'occupent de l'association, qui consacrent du temps pour qu'on puisse aller faire nos petits ronds dans l'eau pour jouer aux jeunes, c'est génial. Je leur dis à tous un grand merci. Parce que grâce à eux, on s'amuse bien. Et on espère bien continuer !